Selon notre expérience, la majorité des consommateurs nord-américains équipent leur maison en appareils intelligents au fil du temps. Un thermostat intelligent par-ci, une prise intelligente par-là. Cette façon de faire rend toutefois difficile d’avoir une vue d’ensemble de l’écosystème final dès le premier achat. C’est dans ce contexte que surviennent souvent les 5 erreurs communes présentées dans ce texte, lesquelles sont faciles à éviter dès lors qu’on les connaît.
En effet, à moins que les propriétaires choisissent d’emblée une variété d’appareils intelligents pour équiper une construction neuve, l’intégration de la domotique dans les foyers se fait généralement par étapes.
Les raisons derrière cette façon de faire sont nombreuses. Parfois, on équipe uniquement certaines pièces dans le cadre d’un projet de rénovation ciblé. En d’autres occasions, on s’intéresse plutôt à un aspect spécifique de la maison, comme la mise à niveau du chauffage ou l’amélioration de l’éclairage, toutes pièces confondues. Des restrictions budgétaires peuvent également être à l’origine de la segmentation en étapes d’un projet de maison intelligente.
Dans tous les cas, peu importe la raison de l’intégration d’appareils intelligents par phase dans un domicile, la première erreur (in)évitable est la suivante :
1 - La fameuse « pizza techno »
La pizza techno, c’est l’amalgame hétéroclite de produits et de technologies dans un même lieu. C’est l’agencement d’appareils dont l’apparence et le fonctionnement ne s’harmonisent pas.
Ici, l’analogie de la pizza représente cette maison « toute garnie » dans laquelle les appareils intelligents - toutes technologies confondues - sont empilés comme des garnitures au gré des envies et des promotions disponibles avec pour seul objectif le contrôle à distance.
L’utilisation d’appareils utilisant tantôt le protocole de communication Wi-Fi, tantôt un protocole maillé de type Zigbee dans un même environnement peut poser un lot de défis puisque les deux fonctionnent différemment. (Malgré tout, ces deux protocoles présentent des avantages qui leurs sont propres.)
De plus, l’utilisation d’un même protocole de communication par deux appareils de marque différente ne garantit pas leur compatibilité. Par exemple, deux appareils Zigbee conçus par des manufacturiers distincts auront la capacité d’être compatibles, encore faut-il que les fonctionnalités de l’un aient été développées sur la plateforme de l’autre ou vice versa.
De plus, chaque manufacturier possède une signature visuelle qui lui est propre. Ainsi, certains produits sont reconnaissables de par leurs formes arrondies, d’autres pour leurs finis satinés ou encore pour les teintes de blanc utilisées pour les plastiques.
Ainsi, pour éviter d’avoir une panoplie d’appareils disparates qui fonctionnent différemment et de devoir télécharger sur son téléphone autant d’applications qu’on possède d’appareils intelligents, il faut avant tout réfléchir, se poser et planifier.
Notre guide ultime d’achat d’appareils pour la maison intelligente détaille les étapes à suivre pour s’y retrouver et faire des achats futés.
On y explique également pourquoi les appareils intelligents ne devraient pas faire l’objet d’un achat impulsif, ce qui nous amène vers la deuxième erreur communément faite et qui concerne certains thermostats et la plupart des interrupteurs et gradateurs intelligents :
2 - L’absence des fils requis au branchement
Les thermostats à basse tension, pour chauffage central et pour les systèmes de chauffage et de climatisation requièrent un fil commun, aussi appelé C-wire.
Pourquoi en ont-ils besoin?
En bref, pour fonctionner, les thermostats intelligents requièrent une puissance pour se connecter au routeur ou communiquer avec une passerelle qui est supérieure à celle requise par les thermostats programmables et non programmables.
Une exception à la règle : les thermostats intelligents pour chauffage électrique. Ces derniers ne nécessitent pas de fil commun puisqu’ils utilisent une technologie standard et largement répandue nommée alimentation parasite (power stealing) qui utilise le courant vers la plinthe électrique pour s’alimenter.
Votre domicile ne possède pas le fil commun requis à l’installation de votre thermostat intelligent? Plusieurs alternatives s’offrent à vous, la plus simple étant de faire appel à un électricien professionnel qui sera en mesure d’ajouter le fil nécessaire à votre installation.
Ce chroniqueur techno qui teste régulièrement des thermostats intelligents explique en détail la raison derrière la présence du fil commun et le rôle qu’il joue dans l’alimentation des thermostats intelligents.
La situation est similaire pour les interrupteurs qui nécessitent, quant à eux, un fil de neutre, lequel sert également à alimenter les fonctionnalités intelligentes du produit.
Bien qu’il existe certains modèles qui n’en aient pas besoin, la plupart des meilleurs modèles requièrent la présence d’un fil de neutre.
Pour éviter la surprise d’avoir des frais additionnels au moment de l’installation pour l’ajout d’un fil de neutre ou d’un fil commun (C-wire) dans vos murs, vérifiez d’abord le filage de vos interrupteurs et thermostats existants.
3 - Testez la portée de votre réseau
Une autre erreur commune consiste à ne pas confirmer la force et la portée du signal avant de sélectionner un type d’appareil intelligent.
Pour recevoir les commandes que vous envoyez depuis votre téléphone intelligent, vos appareils ont besoin de recevoir un signal de communication.
Ce signal sera émis par le routeur à chacun de vos appareils individuellement si vos gadgets connectés utilisent le protocole de communication Wi-Fi. La puissance de votre signal Wi-Fi dépendra du routeur que vous utilisez. La présence d’objets créant des interférences et de certains matériaux de construction utilisés dans votre résidence pourra aussi avoir un impact sur la qualité du signal de communication transmis aux appareils intelligents.
Si vous utilisez plutôt un protocole de communication maillé de type Zigbee, par exemple, le signal sera émis par la passerelle à l’appareil le plus proche qui, à son tour, répétera le signal vers le prochain appareil. À chaque appareil, le signal se ressource et récupère toute sa puissance, ce qui permet d’avoir un signal de communication étendu, stable et fiable. Les appareils Zigbee peuvent être séparés par une distance maximale de 60 pi.
Ainsi, les utilisateurs pensent souvent à tort faire une économie en achetant des appareils Wi-Fi qui leur évite de se procurer une passerelle. Cependant, dans certains cas, un répéteur de signal pouvant être plus onéreux qu’une passerelle sera requis pour transmettre adéquatement le signal Wi-Fi vers les appareils intelligents.
En conclusion, il s’avère payant de tester la puissance du signal de communication avant de sélectionner un type d’appareil (Wi-Fi ou Zigbee).
4 - Une appli pour les gouverner tous
Lorsqu’on s’équipe au fil du temps, il est courant de ne pas prêter attention aux interfaces de gestion compatibles puisqu’en règle générale, les consommateurs magasinent un produit et non son appli.
Ainsi, on peut facilement se retrouver avec autant d’applis que d’appareils intelligents. N’est-ce pas contradictoire, alors que ce type de produit est censé simplifier les interactions grâce à un contrôle centralisé?
Si c’est déjà votre cas, une astuce subsiste pour une expérience utilisateur plus fluide : l’utilisation d’assistants vocaux qui permettent de contrôler par la voix des appareils connectés à des applications indépendantes.
Autrement, songez à accorder autant d’importance au magasinage de l’application qu’au produit, d’autant plus que l’interaction quotidienne se fera autant avec l’un qu’avec l’autre. La sélection d’une appli unique vous permettant de contrôler tous vos appareils pourrait s’avérer un choix futé.
5 - Comment sont gérées les mises à jour logicielles
La beauté des appareils connectés provient notamment de leur capacité à voir leurs fonctionnalités bonifiées au fil du temps, comme c’est le cas pour votre téléphone intelligent qui offre régulièrement de nouvelles options.
Il en est de même pour les objets connectés qui peuvent recevoir des mises à jour en direct communément appelées ‘’over-the-air updates’’ (OTA). Pour un appareil intelligent dédié à l’usage domestique, s’attendre à un fonctionnement qui s’étalonne sur plusieurs années, voire des décennies, peut être souhaitable bien que les technologies évoluent. Si tel est aussi votre désir, informez-vous sur la façon dont sont gérées ces mises à jour logicielles, si elles bonifient effectivement l’expérience de l’utilisateur ou si elles mènent plutôt vers l’obsolescence de l’appareil utilisé.
L’une des bonnes façons de s’en informer consiste à lire les blogues et sites de nouvelles portant sur les objets connectés.
La conclusion
Équiper sa demeure pour en faire une maison intelligente au fil du temps est la stratégie que nous observons le plus souvent chez les utilisateurs d'objets connectés. Celle-ci permet d’étaler les dépenses liées à l’achat des appareils et de respecter les étapes des projets de rénovation exécutés par le propriétaire. Cette façon de faire présente des écueils qui, dès lors qu’on les connaît, peuvent facilement être évités pour créer une maison intelligente à son image.
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